Nathanaël Vodouhè trouve dans sa pratique de l'art, une catharsis pour la tragédie de l'aliénation humaine.

Jeune, doué d'un esprit vif, d'une main sûre et d'un talent inné pour la forme et l'abstraction, Vodouhè élabore un corpus créatif d'une incomparable poésie, mais qui accuse néanmoins ces déviances innavouables qui rongent l'histoire de l'humanité.

Le marratif visuel saisissant de Nathanaël Vodouhè met en jeu des émotions polarisantes comme la gentillesse et la cruauté, ainsi que des raisonnements dogmatiques sur le bien et le mal, la lumière et les ténèbres ou l'intemporalité et la finalité. Interagissant apparemment en harmonie, à y regarder de plus près, ces dichotomies emphatiques dénoncent en fait les péchés d'une société moderne piégée dans une course contre elle-même, toujours plus soucieuse de produire en masse, d'accumuler des biens matériels et de générer des profits, à tout prix, même si cela signifie qu'il nous faut consummer notre humanité inhérente de l'intérieur.

Dans sa pratique artistique, Vodouhè conquiert des territoires inexplorés au sein desquels la gravité semble ne plus exister. Comme si émergents des bassins magmatiques de volcans extraterrestres, ses entités totémiques sont les réincarnations de nos âmes calcinées. En partie boucanées, ou recouvertes de fissures cendrées, elles font allusion aux blessures fumantes infligées par la dureté d'un monde qui néglige trop souvent la beauté simple et authentique des relations humaines et préfère détruire son environnement.

Parés de leurs manteaux impériaux aux pigmentations chatoyantes, les sculptures de Nathanaël Vodouhè nous interrogent sur les notions d'addiction, d'énigmes doctrinales, de consommation de masse et dénoncent les hypertensions qui résultent de l'exploitation de l'homme par les siens.

S'articulant autour de médiums tels que la peinture, la sculpture, l'installation et la performance, l'œuvre de Voudouhè demeure fondamentalement imprégnée de l'histoire, de la tradition et de l'ordonnance spirituelle de son Bénin natal.